Critique : Montag

Nicolas Thys | 8 octobre 2008
Nicolas Thys | 8 octobre 2008

Depuis le début du nouveau millénaire, et en quelques films, le cinéma allemand s'est refait une modernité. Ulrich Köhler, réalisateur à ce jour de Bungalow et de Montag, en est l'un des principaux acteurs. Ses deux longs métrages pourraient sembler remonter à une cinquantaine d'années, à la croisée d'un néoréalisme sur la fin et de l'arrivée de la Nouvelle Vague.

 

Pourtant il n'en est rien. Et, s'il est difficile de ne pas penser à Antonioni dans le traitement du cadre, de l'espace et des personnages principaux en situation de crise intérieure profonde, le traitement des sujets et la manière qu'à le cinéaste de les aborder est sans équivalent et profondément différent de ce qu'on a pu voir jusque là.

 

Dans les deux films les protagonistes, à première vue des gens comme les autres, sont largués quelque part dans un monde qu'ils connaissent mais qui ne les comprend plus et qu'ils ne comprennent plus. Un jeune adulte pour le premier, une femme pour le second, repliés sur eux-mêmes, doivent se confronter à une vie qu'ils semblent avoir délaissé, sans raison particulière, comme si d'un coup ils avaient pris conscience de la banalité de leur existence.

 

Le style de Köhler s'affirme rapidement : de longs plans lentement filmés et un montage souvent transparent mais elliptique, comme si le temps du film échappait au spectateur et aux protagonistes de même que leur psychologie et la raison de leurs actes. L'ensemble, très minimaliste, est ponctué de quelques séquences d'une inquiétante étrangeté, une explosion inattendue dans Bungalow, et la visite d'un hôtel, à la fois onirique et trop réelle où figure le tennisman roumain Ilie Nastase, dans Montag, et d'un final ambigüe qui confèrent à ces deux films une atmosphère chargée où l'incompréhension cède à la fascination.

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