Critique : Coluche, l'histoire d'un mec

Thomas Messias | 4 octobre 2008
Thomas Messias | 4 octobre 2008

C'est l'histoire d'un mec qui nous fit pas mal rire pendant les années Nulle part ailleurs, avant de se lancer dans une carrière de réalisateur. En huit ans et quatre films, Antoine de Caunes nous a malheureusement démontré qu'il n'était pas le plus doué des metteurs en scène. Sans être déshonorant, Coluche en est le dernier exemple en date.

 

Réalisation très carrée, reconstitution soignée et même très amusante, foultitude de gueules connues et pas dénuées de talent : L'histoire d'un mec est a priori irréprochable tant il est exécuté avec envie et passion. Une passion que de Caunes peine malheureusement à nous communiquer : l'euphorie puis la désillusion qui entourèrent la candidature coluchienne aux présidentielles de 1981 ne sont pas assez travaillées pour émouvoir. Un manque d'étincelles qui rend ce spectacle un peu fade et définitivement pas enthousiasmant.

 

Alors évidemment, il y a François-Xavier Demaison, qui livre une prestation étonnante, ne tombant jamais dans l'imitation (au contraire de l'interprète du professeur Choron, par exemple). Il est un Coluche touchant, dont la relation avec sa femme Véronique (Léa Drucker, épatante) offre au film ses plus beaux moments (même si l'intéressée semble très insatisfaite du résultat). Les nombreux autres seconds rôles sont plus effacés et souvent inutiles, comme si de Caunes avait cherché à caser le plus possible de personnages célèbres dans son film sans pour autant savoir quoi leur faire dire.

 

Le réalisateur souhaitait éviter de tomber dans les travers du simple biopic et se concentrer uniquement sur une partie cruciale de la courte vie de Coluche. Pourquoi pas : encore eut-il fallu avoir une thèse à défendre, un propos politique à apporter, ou encore une vraie vision de cinéaste. Ici, le parcours de Coluche en 1980 et 1981 se limite à une montée en puissance pleine de rigolade (avec gags dispensables à intervalles réguliers) et une dégringolade forçant sur le pathétique. Si Coluche a trouvé son interprète, il lui manque ici un auteur capable de lui donner une vraie dimension.

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