Critique : Go fast

Jean-Noël Nicolau | 29 septembre 2008
Jean-Noël Nicolau | 29 septembre 2008

Go fast se présente à nous avec les meilleures intentions. Une production Europacorp ambitieuse, sous forme de polar à la fois ultra réaliste, volontiers hardcore, mais qui promet de l'action motorisée spectaculaire. On pourrait se méfier, en gardant la très mitigée série des Taxi à l'esprit, mais la présence d'un acteur aussi respectable dans ses choix que Roschdy Zem nous encourage à la bienveillance. Dommage, l'occasion est une nouvelle fois ratée. Certes on apprend beaucoup sur les « go fast », ses véhicules qui transportent la drogue du sud de l'Espagne à la banlieue parisienne en fonçant sur les autoroutes, ainsi que sur les coutumes de la brigade des stups. Mais ces bases ne suffisent pas à sauver l'œuvre de l'ennui et au final de la déception.

 

On ne remettra pas en cause la performance de Roschdy Zem, toujours impeccable, ni celle d'un Olivier Gourmet rapidement éjecté de l'histoire. Mais on se désolera d'un scénario qui avance en flânant, là où l'on attendait de la vitesse. Jamais le spectateur ne se sent pris aux tripes, ni par le sort des protagonistes, ni par la mise en scène, gentiment prévisible, du belge Olivier Van Hoofstadt. Flirtant parfois avec le ridicule (la visite très « le café du Gringo » de la plantation de cannabis), parfois avec la maladresse, Go fast n'accélère jamais. Et c'est bien le plus regrettable, car lorsque la virée finale débute on se dit qu'on n'aura pas patienté pour rien. A tort. Jusque dans sa résolution extrêmement frustrante, cette course vient symboliser les errances de Go fast, qui aimerait faire rugir son moteur tout en n'émettant que de braves petits toussotements.

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