Critique : Ballast

Stéphane Argentin | 12 septembre 2008
Stéphane Argentin | 12 septembre 2008
Ballast est l'œuvre d'un seul homme, ou presque. Pour son premier long-métrage, Lance Hammer cumule en effet les postes de scénariste, réalisateur, monteur et producteur. Une quadruple casquette qui lui assure une maitrise quasi totale du projet avec à l'arrivée le prix de la mise en scène au Festival de Sundance 2008, récompense amplement méritée tant la caméra à l'épaule colle au plus près des personnages avec une incroyable justesse et sans le moindre artifice (aucune musique d'accompagnement). Des personnages qui sont de surcroît campés par des comédiens non professionnels habitant la région paumée du Mississippi où se déroule l'action du film.

Ces choix technico-artistiques sont totalement justifiés par le sujet traité, à savoir la (sur)vie au jour le jour des trois protagonistes entre exploitation salariale, éducation précaire, armes à feu, drogue et autres fléaux sociaux. Pour aussi poignante qu'elle soit, cette approche constitue également le talon d'Achille du film tant la première heure, dépressive au possible, finirait presque par rebuter si, in fine, les personnages ne commençaient pas peu à peu à refaire surface à force de volonté (mais sans pour autant être totalement tirés d'affaire). Fiction n'ayant finalement rien de fictive car représentative du quotidien de millions d'afro-américains sur les terres de ce qui reste pourtant la première puissance économique mondiale, Ballast constitue donc le paradoxe ultime de la pauvreté au pays de la richesse, de la déprime dans la salle face au réalisme à l'écran.

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