Critique : Jeanne de Paris

Sorti début 1942, à peine un mois après l'entrée en guerre des Etats-Unis, Joan of Paris est l'un des tous premiers films de propagande contre le nazisme et en faveur de la résistance franco-britannique. Malheureusement, sa forte tendance à vouloir inclure du religieux dans la guerre afin de montrer, peut-être, que même ceux qui professent la paix devraient s'engager afin de lutter, tourne au ridicule, d'autant qu'on sait aujourd'hui que l'église catholique n'a pas toujours été du côté des alliés.

Le scénario est plutôt passe partout mais quelques sommets de niaiserie ont été atteints lors du passage en prison où un « miracle » se produit, permettant au récit de poursuivre, ou encore avec la démonstration de foi de l'héroïne prénommée Jeanne comme la Sainte patronne qu'elle vénère et qui sauva la France quelques siècles plus tôt. La comparaison, qui, on le suppose, était faite pour marquer les esprits américains et les inciter à sauver le monde en prenant pour modèle cette résistante parisienne qui place son amour de la patrie au-delà de son amour pour un autre résistant, est aujourd'hui risible malgré l'étonnante bonne prestation du duo Michèle Morgan-Paul Henreid qui semble y croire réellement.

On ne sauvera guère de ce film que le casting et les éclairages de Russel Metty qui lors de quelques séquences nocturnes, parvient à instaurer une atmosphère étrange et mélancolique très intéressante. Autre élément amusant, sa ressemblance avec un film français à 18 millions d'entrées car, en dehors du groupe d'aviateurs britanniques abattus qui se retrouvent sur Paris, d'une moustache rasée et de l'aide apportée par une jolie fille qui, jusque là, ne prenait pas parti, on assiste à une scène dans un hammam et une fuite par les égouts de Paris ! Quand on sait que Michèle Morgan et Gérard Oury étaient mariés depuis 1960, coïncidence, hommage ou remake à teneur comique ?