Critique : Primrose path

Nicolas Thys | 24 août 2008
Nicolas Thys | 24 août 2008

Habituée des comédies musicales où, accompagnée de Fred Astaire, elle évolue dans des milieux aisés où l'insouciance est maître mot et où son physique attrayant de danseuse est toujours mis en valeur, il est étonnant, et plutôt truculent, de retrouver Ginger Rogers dans Primrose Path, mélodrame où, fille d'un lettré devenu alcoolique et d'une prostituée, elle vit dans un bouge, s'habille en garçon manqué et tient des propos d'une inhabituelle vulgarité. D'autant que le cinéaste, Gregory La Cava, était à l'époque lui aussi célèbre pour des comédies qui flirtaient parfois avec le burlesque comme My Man Godfrey.

Utilisée à contre emploi, l'actrice n'en est pas moins brillante et touchante dans ce rôle de marginale touchée par l'amour et la honte soudaine du milieu d'où elle vient. Malgré l'ellipse trop brutale entre la rencontre dans un bar et le soudain mariage de Ginger Rogers avec Joel McCrea, LaCava réalise un film subtil et fort où, à l'aide de petites touches élégantes, qu'elles soient vestimentaires ou dialoguées, et d'une mise en scène très précise, il parvient à montrer la métamorphose d'une marginale en femme accomplie suivie de sa déchéance sociale.

Et, si le scénario suit un schéma assez convenu, le film n'en est pas moins une petite réussite dans laquelle figure également une critique sociale assez forte à l'égard des individus touchés par la crise de 1929 et qui ne parviennent plus à s'en sortir.

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