Critique : Sakuran

Lucile Bellan | 16 août 2008
Lucile Bellan | 16 août 2008
Qui d'autre qu'Anna Tsuchiya, icône de la rock'n'roll et girly attitude au Japon, pouvait mieux interpréter une oiran, courtisane de luxe de l'époque Edo, à ne pas confondre avec les célèbres geisha, dans l'adaptation grand écran d'un manga de Moyoco Anno. En effet, la mangaka est connue pour ses œuvres survoltées (Happy Mania, Plaire à tout prix) aux personnages forts en gueule et à la mise en page hystérique. Et bien que Sakuran version papier soit encore inédit en France, cela suffit à faire de la version ciné un indispensable pour les fans de la culture manga et plus généralement pour les aficionados du Japon.

Qu'elle soit kamikaze girl ou voix et personnification de la Nana d'Ai Yazawa, Anna Tsuchiya suinte par tous les pores de sa peau, de l'énergie et du désespoir constructifs des héroïnes de Moyoco Anno. Un choix de casting juste évident, qui permet aussi à la jeune femme de dévoiler un peu plus ses talents de comédienne dans un décorum qui ne saurait mettre plus en valeur sa plastique et ses traits. Et ce n'est pas une surprise d'apprendre que les décors et les lumières, aux détails subtils et à la composition magnifique, sont l'œuvre d'une photographe de formation, qui fait ici ses premiers pas dans la réalisation. Avec beaucoup de talent, il faut le dire. L'association d'un Japon traditionnel à des couleurs chatoyantes, voire agressives, et à une musique contemporaine à dominante rock pourrait paraître incohérente à première vue, mais forme à chaque plan un ensemble magique, un univers unique à l'image des artistes qui en sont les instigateurs.

Sakuran est une fable flamboyante, à la fois légère et grave, mais surtout d'une beauté à couper le souffle. Juste ce qu'il fallait pour donner à son interprète un rôle à sa mesure.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire