Critique : La Princesse du Nebraska

Thomas Messias | 1 août 2008
Thomas Messias | 1 août 2008

Autant Un millier d’années de bonnes prières commençait dans la légèreté, dans le rythme comme dans la mise en scène, La princesse du Nebraska démarre sur les chapeaux de roue. Caméra à l’épaule, scènes filmées au téléphone mobile, petits effets clipesques : le style est ici bien différent, s’adaptant de façon un peu trop voyante à une thématique brassant pêle-mêle prostitution, avortement et mal-être. Le tout sous couvert d’un nouveau portrait de femme chinoise, cette fois une petite jeunette fraîchement débarquée de Pékin avec un polichinelle dans le tiroir. L’ambiance est à la prise de tête, avec l’éternelle question du « gardera, gardera pas » qu’un film comme Juno évacuait en moins de dix minutes. Là, la décision de l’héroïne ne sera connue qu’en toute fin de film, après quelques errances et autant de rencontres.

 

Pas sûr que ce soit volontaire, mais La fiancée du Nebraska suit le cheminement inverse de celui d’Un millier d’années : d’abord très lourd dans sa description du quotidien angoissé de la jeune Sasha, le film finit par se faire plus délicat, moins péniblement édifiant, jusqu’à une dernière demi-heure pas franchement guillerette mais amenée de façon plus délicate. C’est même toute la force du film, qui parvient à se faire de moins en moins pesant à mesure que l’on approche du fameux jour J, où la jeune femme devra choisir la voie de l’avortement ou celle de la maternité. La conclusion un peu facile est immédiatement éclipsée par cette toute dernière scène où Sasha mime une chanson, seule devant un grand mur (une grande muraille ?). Éblouissante conclusion de ce segment d’un diptyque qui peut se voir dans n’importe quel ordre, et nous offre en tout cas une certaine idée de la Chine, imparfaite mais pas inintéressante en des temps où le pays est au centre de tous les débats.

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