Critique : Fleur secrète

Lucile Bellan | 31 juillet 2008
Lucile Bellan | 31 juillet 2008

Quel drôle de film que ce Fleur secrète, connu par les aficionados sous le titre de Flowers and snakes (ou son titre original Hana to hebi) et adaptation en 1974 d'un roman érotique SM d'Oniroku Dan. Si certains ont déjà découvert l'œuvre sous une autre adaptation, plus libre cette fois, par Takashi Isshii en 2004 et disponible en DVD en France, c'est dans un tout autre état d'esprit qu'il faut appréhender Fleur secrète, moins trash, plus grand guignol, le film n'en évoque pas moins les dérives sexuelles les plus borderline (bondage, scato, SM pur et dur, viol). Seulement, pour une œuvre aussi sulfureuse, la vision n'en est pas moins très agréable et même parfois divertissante. Car on y retrouve tout ce qui a fait l'esprit « bon enfant » et doucement insolent de la grande époque de la Nikkatsu, célèbre compagnie qui a produit autant de films sur les yakuzas dans les années 50 que de romans porno dans les années 70.

 

La présence de personnages, parfois très mal joués, presque simplets mais surtout sans intelligence du mal rend les scènes les plus dérangeantes sur le point de vue moral, beaucoup plus facile à apprécier pour des considérations purement esthétiques. Car Noami Tani, égérie du réalisateur, y dévoile avec une grâce étonnante sa plastique superbe en état de soumission la plus extrême (de quoi plaire aux cinéphiles SM qui s'ignorent).

 

Etonnamment, même si l'histoire reste assez classique et la fin prévisible (bien que jouissive), Fleur secrète s'avère être plus un film d'ambiance, l'occasion pour le spectateur de découvrir une époque où trash ne rimait pas forcément avec malsain, une époque bien sûr révolue et qu'il est bon d'apprécier à sa juste valeur.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(1.5)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire