Critique : Nuit et brouillard au Japon
Le film n'explique pas réellement les implications de ces traités mais s'attarde essentiellement sur l'évolution et l'organisation interne complexe et soumise à de nombreuses polémiques et contradictions du parti révolutionnaire japonais, souvent espionné par l'état, alors qu'il semble en pleine remise en cause et dislocation. C'est l'occasion pour Oshima de renouer avec ses premiers amours difficils puisque sans avoir sa carte, il a largement manifesté dans les rangs du parti communiste au début des années 1950. Mais pour le réalisateur les événements de juin 1960 montrent à la fois les limites d'un régime démocratique qui n'écoute plus le peuple et d'un parti populaire décadent qui ne répond plus aux attentes qu'il créees.
Le cinéaste fait ressortir problèmes personnels et sentimentaux, hypocrisies, mensonges et drames en tous genres alors même que l'heure devrait être à la fête puisque Nuit et brouillard au Japon se déroule au cours d'un mariage. Mais celui-ci tourne rapidement au psychodrame et la fête promise à la morosité et au règlement de compte. Conflits individuels et amoureux ne font jamais bon ménage avec la politique et associer les deux est assez osé pour l'époque. En outre la mise en scène très particulière donne au film un ton à la fois théâtral et cinématographique pour une expérience visuelle plutôt convaincante.
Finalement si le film pêche par une problématique historique oubliée, peu expliquée et plutôt déphasée aujourd'hui, il subsiste une oeuvre politique intéressante valorisée par une réalisation impressionnante qui permet à Oshima d'intégrer pleinement la Nouvelle Vague japonaise même s'il a toujours plus ou moins renié cette catégorisation.
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