Critique : La Maladie de Sachs

Nicolas Thys | 25 mai 2008
Nicolas Thys | 25 mai 2008

La Maladie de Sachs est l'exemple parfait du film d'auteur populaire. D'auteur car comme souvent Deville ne cède rien et réalise un film d'une forme exemplaire, très maîtrisé, sobre et d'une technique sans faille qui traite un thème peu voire jamais abordé auparavant, assez difficile puisqu'il s'agit de la médecine de campagne mais avec une délicatesse et un propos d'une tendresse et d'une simplicité telle que tout un chacun pourrait s'y retrouver.

 

D'ailleurs le cinéaste donne, comme c'était le cas dans le roman de Martin Winkler dont est tiré le film, la parole autant aux patients qu'au médecin qui les soigne et qui ne se libère véritablement que lors de sa rencontre avec celle qui deviendra sa compagne. Deville parvient ici à capter des regards et des mots dits avec une sincérité touchante et d'autant plus troublante qu'il ne s'agit nullement d'un documentaire. La Maladie de Sachs est certainement le film dans lequel le réalisateur a le plus souvent recours au gros plan ou au plan rapproché, évoquant la proximité immédiate et la relation de confiance que constitue le binôme médecin/patient.

 

Si le cinéma de Deville est parfois voyeur, ici il quitte l'aspect obscène pour parvenir à atteindre un cinéma de l'intime. L'entrée dans une maison ou les propos d'un patient n'étant jamais assimilable à de l'espionnage mais, au contraire, à un moment de complicité où chacun évoque ses problèmes avec ou sans pudeur, parfois de manière amusante mais aussi cruelle, difficile et émouvante. C'est en cela aussi, par ces effets de distance et de rapprochement et par une multiplicité d'individus rendus homogène grâce au personnage torturé de Dupontel, que La Maladie de Sachs est un film d'une poésie douce, mélancolique et populaire, dans le plus beau sens du terme.

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