Critique : L'Ours et la poupée

Nicolas Thys | 21 mai 2008
Nicolas Thys | 21 mai 2008

L'Ours et la poupée une rencontre improbable qui va dégénérer en farce romantique d'un comique détonnant et surtout sans aucun point mort, parfaitement rythmée par Michel Deville. La poupée c'est Brigitte Bardot, jeune bourgeoise à la mode vivant dans un immeuble parisien cossu dont chaque étage permet de faire la fête selon son humeur : rock n'roll ou hippie. L'ours c'est Jean-Pierre Cassel, violoncelliste classique de profession, campagnard bourru divorcé mais entouré d'enfants qui doivent penser.

 

Mais ce ne sont pas seulement leurs différences qui vont les rapprocher comme on pourrait le penser mais plutôt l'association de ces différences avec leur unique point commun. L'un comme l'autre sont en effet deux grands enfants avec chacun leur trait de caractère spécifique, très appuyé allant même jusqu'à la caricature. Les voitures en sont la preuve : de la 2 CV bien potache à la Porsche de BB, rien n'est laissé au hasard. Chaque objet et chaque adulte sont des jouets et des marionnettes avec lesquelles s'amuser.

 

Michel Deville utilise une mise en scène assez simple mais efficace, qui tend grâce à un montage de plus en plus serré à séparer les deux hurluberlus avant de les réunir progressivement pour ne plus les lâcher. Il joue également du contraste de leur tempérament par une opposition et le chevauchement de leur univers musical (très classique pour Cassel, plutôt pop pour Bardot) jusqu'à une apothéose grandiose en comédie musicale sur du Rossini qui, très justement allie le romantisme italien du maestro à la chanson populaire ! Construit comme un immense crescendo qui va tambour battant vers un final aussi brutal que plaisant, le film, sous son air naïf, est une jolie réussite.

Résumé

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