Critique : L'Ange noir

Nicolas Thys | 12 mai 2008
Nicolas Thys | 12 mai 2008

Thriller désarticulé à l'odeur de souffre, L'Ange noir est d'une beauté plastique éblouissante. Plongée mystérieuse aux tréfonds de la personnalité de l'actrice principale, Sylvie Vartan, très bien dans son premier grand rôle au cinéma. Elle est une façade, un mur rigide, sans profondeur, sans expression et au passé inavoué, dont quelques photographies vont tenter de révéler la vie.

 

Véritable fantasme inaccessible et impénétrable pour chaque homme qui la croise, elle ne se livre jamais, imperturbable. Seules quelques images, ombres d'un passé qui la rattrape et qu'elle a vainement tenté d'effacer, vont la démythifier, lui rendre son apparence de femme. Images fantasmagoriques qui, sous l'égide du cinéma, prendront corps et interfèreront avec un réel friable et malléable. Comme souvent chez Brisseau le film se situe à la frontière de deux choses, entre l'imaginaire et l'effectif, le rêve et la réalité, le palpable et l'immatériel.

 

La mise en scène calme et inflexible, où aux cadrages immobiles et froids inspirés par la personnalité glaciale et le visage impassible de Sylvie Vartan succèdent travellings et panoramiques, incarnations cinématographiques de corps mystérieux associés à quelque révélation tortueuse et cruelle et ce jusqu'au cataclysme final, mais aussi la musique aux sonorités obscures de Jean Musy et les lumières, chaudes, éclatantes et irréelles de Romain Winding, n'en finissent plus de transformer ce polar classique en un véritable dédale psychologique, monstrueux mais fascinant.

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