Critique : Agnus Dei

Jonatan Fischer | 7 mai 2008
Jonatan Fischer | 7 mai 2008

Agnus Dei, l’agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde…Lucia Cedron ne pouvait pas trouver meilleur titre pour son film essentiellement centré sur la longue quête qui amène au pardon et à la rédemption. La réalisatrice joue avec les différents genres cinématographiques et égare le spectateur à l’aide d’une judicieuse utilisation de la temporalité.

 

Nous suivons dans un premier temps la lutte acharnée de la jeune Guillerma pour trouver une rançon permettant de libérer son grand père kidnappé. Mais pour trouver les fonds nécessaires, elle va devoir demander de l’aide à sa mère Teresa, jusqu’alors exilée en France. Banale histoire d’enlèvement, sommes nous amenés à croire. Mais dès le retour en Argentine, les souvenirs reviennent et le doute s’installe. On nous cache quelque chose. Ainsi passons nous à un drame familial complexe et pudique qui permet aux deux actrices principales de livrer des interprétations tout en nuances. Trop banal ? Ce serait sans compter sur les qualités d’un scénario dense et réfléchi qui va nous amener progressivement vers un drame historique, fêlure d’un passé tristement collectif et indélébile.

 

Agnus Dei est une œuvre sensible et universelle qui ne manquera pas d’émouvoir bon nombre de spectateurs de par sa chronique d’une famille brisée. On regrettera simplement que la réalisation, de facture très classique, ne serve pas toujours au mieux un propos et un scénario d’une grande intensité. Qu’on se rassure, l’émotion aura le dernier mot (il faut dire que la réalisatrice, argentine exilée en France, a mis beaucoup d’elle-même dans ce projet), promesse d’un cinéma argentin en pleine expansion.

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