Critique : Ploy

Lucile Bellan | 15 avril 2008
Lucile Bellan | 15 avril 2008

Après Last life in the universe et Les vagues invisibles, le talentueux réalisateur thaïlandais Pen-Ek Ratanaruang signe Ploy, fable onirique et vrai regard sur le couple, sa magie et ses dérives. C'est par la présence de la belle et jeune Ploy, interprétée par l'aérienne Lalita Panyopas, que tout arrive. L'ingénue se démarque dans le bar vide d'un hôtel, et l'homme la remarque. Puis, touché par sa beauté et sa liberté, lui propose de se reposer dans sa chambre, où sa femme séjourne déjà. Et tout de suite le film bascule dans l'ambiguïté : est-ce un élan d'instinct paternel ou le désir qui pousse l'homme à agir ainsi ? Toujours dans le film, les questions se bousculent, sur le sens, ou les raisons, et même sur la réalité de l'action. Mais même si il ne s'agissait que d'un instant sublimé, rêvé ou fantasmé, la réflexion reste néanmoins.

 

Le réalisateur ajoute un voile de sensualité et de moiteur sur les décors contemporains à l'extrême, froids et anguleux. Une sensualité qui vient des corps, d'une liaison furtive entre une femme de ménage et le barman et même de Ploy, qui, malgré un corps alourdit par un style vestimentaire urbain peine à cacher l'aura de désir qui émane d'elle. Elle est aussi un personnage mystérieux et insaisissable, mélange gracieux entre l'innocence et la transgression.

 

Loin de discours vain, c'est une ambiance, une impression qui donne tout son sens au couple. Et, mis à part les quelques mots, tendres mais lucides, de l'homme sur sa femme et la vie qu'ils partagent, ce sont les actions qu'il faut juger. Le talent avec lequel le réalisateur donne un sens aux silences comme aux actions est sans borne et, au générique de fin , on aurait voulu en savoir plus, rester dans la rêverie, comme si on était tombé amoureux de Ploy, ou du film, ou amoureux de l'amour, tout simplement.

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