Critique : La Fin d'une douce nuit

Nicolas Thys | 12 avril 2008
Nicolas Thys | 12 avril 2008

Portrait d'un arriviste à la Rastignac, c'est de Le Rouge et le Noir pourtant que Yoshida dit s'inspirer pour La Fin d'une douce nuit, son troisième film. Mais du roman de Stendhal il ne reste rien, sauf peut-être une grossière trame générale, le romantisme en moins. Dans ce film aucune reconstitution historique mais une description du Japon des années 60, société dans laquelle un jeune ambitieux se heurte à une bourgeoisie dirigeante dans sa quête du pouvoir et de la richesse.

 

Vulgaire macho tendance proxénète mais simple employé pour un grand magasin, il va tout mettre à sa disposition pour tenter de percer dans un milieu où il se ridiculise à chaque pas. Prenant la femme comme un objet toujours inférieur, il va se heurter d'une part aux barrières sociales et deuxièmement à son ignorance sentimentale. Ces poupées qu'il utilise pour se hisser sont en fait des bombes à retardement qui ne lui donneront jamais satisfaction, car ce sont elles qui décident à chaque instant. Il n'est en fait qu'un animal en cage que les plus grands regardent se débattre.

 

Si le scénario est bien ficelé mais assez simple le film vaut surtout pour sa grande maîtrise stylistique et technique. Yoshida expérimente encore de nouvelles formes et parvient à créer une très belle atmosphère ténébreuse qui, depuis le bar où les moments forts de l'action se jouent, va se répandre à l'ensemble du récit.

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