Critique : Le Sang séché

Nicolas Thys | 9 avril 2008
Nicolas Thys | 9 avril 2008

Avec Le Sang séché, Yoshida reste dans le registre du sociétal et dépeint un monde qui ressemble encore, presque 50 ans plus tard, étrangement au notre. Le film est précurseur ou bien le modèle capitaliste, ici critiqué de la plus séduisante et dramatique des manières, n'a pas évolué ? Toujours est-il que les personnages, aussi rapace les uns que les autres dans leur costumes de publicitaires, de paparazzis ou de chef d'entreprise, sont la peinture exacte du tout à l'économie, où l'humain n'est qu'un plus qu'un objet à manipuler ; dont seul peut effrayer, sans pourtant enrayer la machine infernale, le côté imprévisible et fou.

 

Le "littérateur" Beigbeder et son 14,99 euros faussement provoc' peuvent définitivement aller se rhabiller. La critique de l'univers du marketing, du journalisme people et de la publicité sont autrement plus ravageurs, intéressants et percutants dans le film de Yoshida (sorti, rappelons le encore, en 1960). Ici la démence contagieuse de l'homme-Dieu se situe à tous les étages : folie du grand patron et de la publicitaire désireux de créer une star du petit écran ; folie du quidam choisi qui du dépressif récemment renvoyé, peu à peu, passe au messie ; folie du paparazzi qui pense détenir la Vérité au point de pouvoir briser des vies selon son bon vouloir.

 

Le Sang séché se pare en outre de la même liberté dans la réalisation que son premier film, la puissance plastique en plus.

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