Critique : À coeur ouvert

Laurent Pécha | 26 mars 2008
Laurent Pécha | 26 mars 2008

Inédit en salles, À cœur ouvert évoque avec un pathos mal négocié les traumatismes du 11 septembre. Cinéaste méconnu, Mike Binder avait su nous surprendre et nous émouvoir avec Les Bienfaits de la colère, drame poignant avec Joan Allen et le revenant Kevin Costner.

Il ne parvient malheureusement pas à renouveler ici l’expérience malgré un casting extrêmement séduisant (Don Cheadle, Adam Sandler mais aussi Liv Tyler, Jada Pinkett Smith ou encore Saffron Burrows). La faute avant tout à une charge émotionnelle bien trop appuyée dans une seconde partie à l’image du personnage presque autiste de Charlie Fineman dont le trauma finit par exaspérer au lieu de nous bouleverser.

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Flo
03/01/2024 à 13:53

Il m’a semblé qu’Adam Sandler…

Est-il capable de jouer un rôle purement dramatique et d’apparaître comme crédible, là est la question.
Et on a l’impression que ce film de Mike Binder, sous couvert d’exorciser les traumatismes du 11/09 cinq ans après, va servir de véhicule à l’acteur en mal de considération. Lequel a pu prouver plusieurs fois qu’il sait être subtil et profond – merci à Paul Thomas Anderson, James L. Brooks, Judd Apatow – celà sans se départir de sa loufoquerie. Elle est collée à lui, on ne peut rien y faire.
Le résultat ici s’oriente vers un buddy movie à la Arme Fatale, mais avec des mecs qui sont des dentistes petits bourgeois à la base. Trop aisés pour qu’on s’identifie à eux, pas assez imposant Don Cheadle (même en premier rôle, il a tendance à passer les plats), et Sandler joue les dépressifs exaltés d’une façon inverse à un Mel Gibson : en ayant un foyer méthodiquement ordonné, mais en étant en vrac dans son apparence extérieure, dans ses rapports avec les gens.
Et puisqu’il ne peut cacher sa douleur au premier coup d’œil, il n’y a pas de suspense et il faut attendre longtemps avant qu’il s’ouvre, de façon tragique.
Dans l’intervalle, on pense surtout au conseil de Kirk Lazarus dans « Tonnerre sous les tropiques ». Parce-que c’est surtout un jeu d’handicapé mental que déploie là Sandler, sans qu’on en comprenne la raison.
Avec ses rôles secondaires, qui arrivent dans le récit comme un cheveu sur la soupe (mention à Saffron Burrows, digne de Katia dans « Le Père-Noël est une ordure »), voilà une petite comédie new-yorkaise un peu molle. Ou douce, c’est selon les sensibilités.

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