Critique : Horton

Julien Foussereau | 26 mars 2008
Julien Foussereau | 26 mars 2008

Horton, un pachyderme aussi facétieux que maladroit découvre qu'une minuscule poussière abrite en son cœur un microcosme peuplé de créatures appelées Zous. Paniqué par la multitude de dangers que recèle la jungle (dont une méchante dame kangourou fâchée avec la fantaisie), Horton décide de sauver cette civilisation menacée en la perchant sur son plus haut sommet montagneux. Si ce n'est Horton, Dr Seuss trompe-t-il énormément ? Cette question a le mérite d'être posée une fois que l'on apris connaissance de la mini-polémique ayant accompagné la sortie du film aux USA. À force de réitérer à longueur de temps qu' « ...une personne reste une personne, quelle que soit sa taille. », les prolife y ont vu de quoi alimenter leur moulin anti-avortement pendant que les prochoice poussaient des cris d'orfraie.

 

Ce serait faire erreur sur deux points. Primo, le bon docteur fut quand même connu pour ses positions progressistes. Secundo, le plus important, Horton est la meilleure adaptation récente d'une de ses œuvres sur grand écran. Peut-on parler de réussite pour autant ? Mouais. C'est la relativité mise à l'échelle de la critique : Le Grinch et Le Chat chapeauté déclenchaient des crises d'urticaire à tout être normalement constitué, Horton se suit sans peine mais distille vers la fin un ennui poli. À son crédit, le talent certain de l'équipe Blue Sky pour avoir su recréer dans cet univers 3D la charte graphique particulière du Dr Seuss (bien que l'écart technique entre ce studio et Pixar ne cesse de se creuser) sans oublier l'abattage savoureux de Jim Carrey et Steve Carell. Les deux assurent un show d'une efficacité incontestable quoique peu mémorable. Par contre, la mécanique se grippe dès l'instant où ils sont placés en retrait, ou doivent bifurquer vers un registre plus sentimental.*

 

Car le vrai problème d'Horton est d'être beaucoup trop long. Depuis que les coûts de production des films 3D ont fondu, la norme en termes de durée tourne autour de 90 minutes. Soit 20 minutes de plus que Toy Story il y a 12 ans. John Lasseter avait tiré de cet impératif un récit mené tambour battant tandis qu'Horton n'en finit pas de traîner en attendant que le chaland en ait enfin pour ses 10€. Il est alors regrettable que le devoir de fluidité narrative soit pollué par une triste logique d'épicier.

 

*Espérons que la VF, que nous n'avons pas vue, atteigne le même niveau de dinguerie !

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