Critique : Cours toujours Dennis

Cours toujours Dennis marque les débuts, assez attendus par tout bon fan téléphage qui se respecte, à la réalisation de David Schwimmer alias Ross dans la série générationnelle Friends. Mais loin de se contenter du minimum syndical que son statut seul aurait pu lui offrir, avec genre une petite guest en prime, celui-ci ne montre pas sa tronche, reste bien derrière la caméra et surtout s'expatrie à Londres pour s'associer à la fine fleur de l'humour anglais. Simon Pegg en  tête, acteur principal et scénariste du film déjà connu pour Shaun of the dead et Hot Fuzz, mais aussi Dylan Moran le Bernard Black de l'hilarante série Black books ou encore Stephen Merchant de The Office qui vient dire bonjour et se faire casser la jambe.

Une association pertinente qui revient en fait à offrir un mix entre le meilleur de l'humour anglais (personnages improbables mais attachants, répliques sorties de nulle part, gags visuels efficaces) et la mise en scène inspirée des meilleures comédies américaines des années 90. On suit ainsi la course de Dennis pour récupérer l'amour de sa vie Libby, après qu'il l'ait planté cinq plus tôt à l'autel et enceinte. La grande classe donc. Pas étonnant qu'elle soit tombée sous le charme d'un playboy au physique de rêve efféminé et fadasse, le pince sans rire Hank Azaria que Dennis va devoir battre dans un marathon pour prouver qu'il a changé. Le classicisme de l'intrigue permet à la fois tous les excès et est surtout largement compensé par une gestion parfaite entre émotion et comédie.

 
Un petit bijou de métissage comme on les aime, et la naissance d'un vrai réalisateur, car au-delà de la simple mise en images, David Schwimmer l'américain réussit à nous surprendre et à nous faire (re)découvrir les multiples facettes du talent de Simon Pegg et de ses compatriotes britanniques.