Critique : Stuck - Instinct de survie

Vincent Julé | 27 janvier 2008
Vincent Julé | 27 janvier 2008
La visite d'une maison de retraite sur fond de gros rap, il n'y a pas à dire, ce bon vieux Stuart sait y faire. Dès le générique, le ton est ainsi donné : esthétique qui claque, ambiance urbaine et un vieux qui se chie dessus. La présentation des personnages est à l'avenant, sommaire et directe, avec une infirmière dévouée qui veut sa promotion et qui se défonce en boîte avec son mec dealer ainsi que le loser cinquantenaire qui se fait virer de son appart, de l'ANPE et finit sur un banc. Leur rencontre « accidentelle » est improbable et sera donc de fait explosive, mais aussi cocasse. Il traverse le pare-brise et y reste coincé.

Dès lors, les masques tombent et la vraie nature de chacun prend le relais, le dessus. Lui est un survivant, il veut vivre et le voir s'extirper de la voiture est un long, dur, jouissif et grand moment. Surtout qu'il fait ça a priori pour rien. Elle fait abstraction, fuit ses responsabilités et le laisse agoniser dans son garage. Pourquoi lui fait-il ça, ne cesse-t-elle de répéter. Le grain de folie puis le véritable pétage de plombs de Mena Suvari est de ce point de vue une passionnante parabole sociale et un constat d'échec humain terrible.

Le récit, entre huis clos vénère et violence psychologique, est parfaitement construit jusque dans ses  situations ironiques ou ses fulgurances gore. Sec, seventies et drôle, Stuck sent bon l'asphalte.

Résumé

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