Critique : Train de nuit
Parfois, arrive dans nos salles françaises un petit film venu d'ailleurs, dont le sens profond ne peut que nous échapper pour cause d'inculture et qui ne peut donc rester qu'incompris. Malheureusement pour lui, Train de nuit en fait partie. Car vous voilà maintenant prévenus, modestes spectateurs, vous risquez certainement de vous ennuyer ferme tant le déballage de scènes longues et contemplatives se suit, lentement, laissant à votre imagination faire tout le travail de dialogues qui n'existent pas sur les visages impassibles des acteurs.
La simplicité du scénario
participe aussi à cette sensation de frustration et d'ennui, tant il apparaît
vite que chaque pièce du puzzle a une place et qu'il ne reste qu'à attendre une
issue que l'on connaît déjà. Agaçantes aussi donc, les réactions prévisibles et
les raccourcis qui permettent à l'intrigue d'avancer.
Si encore cette apparente lenteur
était servie par la magnificence de plans ultra-travaillés (que l'on connaît,
par exemple, au réalisateur Wong Kar Wai), mais que nenni ! C'est un portrait
gris et suintant, laissant au spectateur comme une odeur de moisi dans les
narines, que le réalisateur Diao Yinan, choisi de nous montrer de la Chine. Réaliste
certes, mais misérabiliste, un peu superflu quand il aborde des personnages
eux-mêmes dans une grande détresse.
Un film qui manque d'intérêt et
qui réussit même le pari de tomber dans le cliché du film chinois ennuyeux et
pseudo intellectuel, une insulte donc pour le cinéma qu'il représente.
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