Critique : La Vendeuse de cigarettes du Mosselprom

Nicolas Thys | 12 décembre 2007
Nicolas Thys | 12 décembre 2007

La Vendeuse de cigarettes est avant tout une curiosité, un film de « collectionneur » si par ce terme on entend ceux qui désirent tout voir, ou le plus possible, le meilleur comme le pire, spécialement si le film est une rareté perdue depuis des lustres au fin fond des bunkers des archives du monde entier . C'est le cas de cette comédie populaire russe des années 20, restée quasiment invisible depuis 70 ans alors qu'elle a connu un succès monumental lors de sa sortie, faisant de l'acteur principal, déjà célèbre au théâtre, une vedette comique nationale au cinéma : une espèce de pantin élastique qui accompagne chacune de ces actions d'une démarche d'ivrogne, quitte à en faire trop.

Malgré un scénario original basé sur le récit d'un tournage et quelques éléments intéressants dans la construction du récit comme deux courts flash-back explicatifs, forme narrative alors très peu usitée puisque la plupart des histoires du cinéma mentionnent encore aujourd'hui comme le premier film à l'avoir utilisée The power and the glory, une œuvre hollywoodienne de 1933, le film reste assez conventionnel. Les gags se veulent burlesques mais n'arrivent malheureusement jamais à la cheville du slapstick américain de la même époque ; en outre le trio amoureux (bancal puisqu'il va devenir presque un quintette) est très loin de la grâce, de la poésie et du déploiement physique d'un Keaton par exemple.

En somme un film à voir pour se faire une idée de ce que pouvait être une comédie russe venue d'un grand studio de l'ère stalinienne (la Mezhrabpom, également producteur d'Aelita de Protazanov quelques semaines plus tôt) et à conserver pour sa valeur historique, mais qui risque fort d'être s'oublié aussitôt vu.

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