Critique : Ce soir, je dors chez toi

Louisa Amara | 18 novembre 2007
Louisa Amara | 18 novembre 2007

Musique, cinéma, télé, les trentenaires sont désormais le cœur de cible qu’il faut atteindre. Les producteurs français l’ont bien compris depuis plusieurs années et se sont attelés à la tâche. Après Tout pour plaire, Mariages !, J’me sens pas belle, On va s’aimer, voici leur nouvel opus, réalisé par le complice de toujours de Kad Merad, Oliver Baroux.

Adapté de la BD Monsieur Jean de Dupuy et Berberian, la trame reprend l’une des plus grandes angoisses de l’homme moderne : l’engagement. L’enjeu du film repose donc sur l’ultimatum lancé par Laetitia à son homme, vivre ensemble ou se quitter. S’installer avec sa fiancée signifie pour certains, sacrifier sa sacro-sainte liberté, son indépendance.  Ici le héros a une peur maladive de l’abandon, du changement, de la routine des vieux couples. Cette angoisse partagée par beaucoup de ses semblables, le héros réussira-t-il à la surmonter ? Le portrait dressé par Olivier Baroux, du jeune trentenaire est assez réussi sans rentrer toutefois dans l’étude de mœurs exhaustive.

L’ambition du réalisateur était clairement de ne pas jouer sur la parodie ou un cynisme de façade, mais de « valoriser le potentiel de la situation de départ, qui est originale ». L’expérience de comédien d’Olivier, doué pour l’improvisation et la rapidité d’écriture, a été mise à contribution. Ainsi, sur le tournage plusieurs scènes ont pu être améliorées grâce aux apports de chaque comédien. C’est aussi cette part d’ouverture qui permet au film d’éviter les poncifs du genre. Si le film traverse plusieurs lieux, dont New York, il nous épargne les scènes romantiques déjà vues et revues dans les comédies romantiques américaines.

En s’appuyant sur un casting solide, un rythme chevronné et des dialogues ciselés, Olivier Baroux a su doser subtilement l’humour et la romance pour ne jamais tomber dans la caricature. On soulignera le charme de la pétillante Mélanie Doutey, et la jolie composition de Kad en éditeur plus parisien que Frédéric Beigbeder lui-même. On regrettera un petit manque d’audace bien compréhensible pour un premier film qui reste malgré tout divertissant et émouvant.

Résumé

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