L'Homme sans âge : Critique

Laurent Pécha | 14 novembre 2007
Laurent Pécha | 14 novembre 2007

Si l'on excepte un passage non crédité au sauvetage désespéré du navet Supernova, cela faisait 10 ans que Francis Ford Coppola n'avait pas fait de film. Pendant ce temps, c'est au féminin (Sofia) que l'on utilisait avec bonheur son nom en vantant les mérites de Lost in translation et Virgin suicides (on laisse à d'autres Marie-Antoinette). Avec L'Homme sans âge, le patriarche est de retour et la hiérarchie cinématographique allait donc reprendre son ordre logique.

 

 

Sauf que...Le dernier grand film de Coppola remonte à presque vingt ans (Le Parrain III) et le nombre de projets avortés du cinéaste ne plaide pas en sa faveur. Le doute est bien là et le patchwork qu'est L'Homme sans âge le confirme : il est loin le temps d'Apocalypse now. On a beau sentir constamment la volonté de l'artiste d'innover, de faire son film d'auteur expérimental comme au bon vieux temps de Coup de cœur, seul subsiste la sensation d'être face à un réalisateur en perdition qui tente très maladroitement de faire un best of de ses thèmes de prédilection.

 

 

Réussissant à être à la fois très long (plus de deux heures avec des séquences qui s'étirent à l'infini) et particulièrement abscon (on a la sensation d'avoir le droit à deux films pour le prix d'un), L'Homme sans âge a le mérite d'être quelque peu fascinant. Qui connaît la filmographie du cinéaste, sera ici en terrain familier avec cette incessante quête de la jeunesse éternelle qui renvoie à Peggy, Jack, Michael et presque tous les « héros coppoliens ». On entre alors dans le film en y cherchant sans cesse les vestiges du passé tout en s'amusant de découvrir que la cohérence et la retenue narratives ne sont plus vraiment à l'ordre du jour (Dracula l'avait déjà montré).

 

Résumé

Mais à l'image d'une séquence surréaliste évoquant plus une parodie de L'Exorciste que le grand film voulu sur le sens des mots, L'Homme sans âge finit par sortir de la route jusque là très sinueuse de l'œuvre engagée et libérée que désirait son auteur. Le roi est mort, vive la reine ? Peut être bien !

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