Critique : Premiers regards

Nicolas Thys | 12 novembre 2007
Nicolas Thys | 12 novembre 2007

Rares sont les bons documentaires sur l'histoire du cinéma et, malgré certains défauts essentiellement liés à l'ampleur du sujet abordé et à la durée des films, Premiers regards en est un. Plusieurs parti-pris. Le premier, indispensable puisqu'il faut bien limiter le sujet dans l'espace et dans le temps, il s'agit d'une histoire du cinéma français et américain de ses origines à 1943, deux des nations les plus importantes puisque la France a dominé le marché mondial jusqu'en 1915 avant de voir les Etats-Unis les surpasser.

Si la date de fin est difficilement explicable, celle du début est une agréable surprise. Loin de prendre comme point d'appui le sempiternel 1895, le réalisateur, sans malgré tout revenir aux magnifiques inventions optiques et sonores de la première moitié du siècle, débute son film en 1889 : date de l'exposition universelle de Paris où furent présentées certaines des inventions majeures ayant mené à l'apparition du cinématographe : d'Edison et son kinétoscope à Emile Reynaud, animateur avant l'heure, et son théâtre optique en passant par Etienne-Jules Marey et son fusil photographique.

Le découpage en quatre parties proposé sur le DVD est tout a fait intéressant et a pour avantage de pouvoir suivre l'évolution du cinéma en parallèle dans deux pays sans lasser ni embrouiller. Dans l'ensemble si les grands amateurs des débuts du cinéma ne découvriront rien de bien nouveau, les images présentées étant assez célèbres, ce documentaire fera le bonheur des néophytes en manque de repères sur une période dont ne subsiste que peu de films (surtout pour le muet).

Reste que malgré les 4x52min de film, certains noms importants manquent : Cocteau, Man Ray et les expérimentateurs, Delluc également, crédité uniquement comme scénariste alors qu'il fût l'un des plus importants réalisateurs et théoriciens des années 15-25 ; du côté des américains outre Griffith, Sternberg et Stroheim c'est pratiquement le néant côté cinéastes et on regrettera que l'avènement des majors et les problèmes techniques liés à l'arrivée du parlant ne soient pas davantage développés.

Peut-être eût-il fallu un épisode supplémentaire mais la somme ici proposée reste remarquable, très synthétique et, surtout, elle contient un grand nombre d'extraits. Enfin, un dernier point positif, Sandberg et Préyale, contrairement à nombre de leurs prédécesseurs, se sont souvenus que l'animation est du cinéma, consacrant  un petit sujet à Emile Cohl et Windsor McCay !

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