Critique : Le Marin des mers de Chine

Laurent Pécha | 8 novembre 2007
Laurent Pécha | 8 novembre 2007

Réalisé en 1983, Le Marin des mers de Chine (Project A en VO) représente le tournant majeur dans la carrière de Jackie Chan, lui permettant d'accéder au rang de superstar majeure du cinéma de Hong-Kong, et ce, 10 ans après la mort de Bruce Lee. Abandonnant le genre de la « kung-fu comedy » qu'il a porté au pinacle (Dragon Lord, La Danse du Lion), il s'essaye avec succès à l'action pure, avec comme toile de fond la lutte contre les pirates qui écumaient la Mer de Chine en ce début de siècle.

Si la comédie a toujours son importance dans le style de l'acteur-réalisateur, c'en est fini de la bouffonnerie qui illustrait voire parasitait ses premières réalisations. S'il fallait trouver ici une influence majeure, c'est du côté de Buster Keaton qu'il faut la situer. Tout comme le maître du burlesque américain, Jackie Chan verse dans le comique destructeur au découpage millimétrique (la scène de chasse en vélo en est un parfait exemple) mais aussi s'implique en tant qu'exécutant de ses propres cascades les plus hallucinantes et les plus téméraires. Et de rendre un hommage en passant à Harold Lloyd et son Monte là d'ssus en chutant d'une tour d'horloge haute de plus de 10 mètres, uniquement freiné par des toiles tendues ! La scène est d'ailleurs servie sous deux angles, avec un certain brin de complaisance mais qui permet de souligner l'exploit : l'acteur faillit se briser les cervicales sur le coup.

Anciens camarades de l'académie de l'opéra de Pekin dans la troupe des « 7 Petites Fortunes », l'imposant Sammo Hung (par ailleurs chorégraphe des scènes d'action) et le dynamique Yuen Biao complètent avec brio le trio d'aventuriers, tour à tour opposants et acolytes dans l'action, figures qu'ils vont s'ingénier à répéter avec succès pendant les années 80 (la série des Lucky Stars, Wheels on Meals, Dragons Forever).

Rythme trépidant, humour bon enfant, scènes de cascade anthologiques, tout concorde à faire du Marin des mers de Chine un must de Jackie Chan à se procurer séance tenante. Et même si le scénario est parfois un peu bancal (défaut qui sera corrigé dans la séquelle Project A II beaucoup mieux écrite) et que la gestion des bagarres fait un peu dans le brouillon, on est toujours à cent coudées au-dessus d'un pitoyable Rush hour 3

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