Critique : Jane

Lucile Bellan | 17 octobre 2007
Lucile Bellan | 17 octobre 2007
A l'origine du projet Jane, la confirmation en 2003 par le biographe anglais Jon Spence d'une relation amoureuse entre Jane Austen et Tom Lefroy. Pour le commun des mortels, rien d'exceptionnel, mais cette nouvelle fait l'effet d'une bombe chez les fans de l'éternelle vieille fille de la littérature anglaise - et ils sont nombreux. Le film tend donc à mettre en images les spéculations du biographe et à rattacher entre eux différents faits avérés et datés comme la rencontre du couple dans le Hampshire à Noël 1795, le passage de Jane Austen chez l'oncle de Tom à Londres en août 1796 et le retour en Irlande de Tom où il exerça par la suite le métier d'avocat et se maria. On a également la preuve qu'il a nommé sa première fille Jane.

Difficile aussi de ne pas faire le rapprochement entre cette histoire et l'œuvre la plus connue de la romancière, Orgueil et préjugés, et cela n'a pas échappé au scénariste Kevin Hood. Mais Jane ne verse jamais dans les travers de Shakespeare in Love ou pire du récent Molière, les références subtiles à l'auteure et son Œuvre ne court-circuitant en rien le récit et la romance. Car, au risque de faire s'éloigner les potentiels spectateurs masculins, il faut bien admettre que le film est clairement destiné à un public féminin. Et les scènes de bals ou de badinages ne manqueront pas de faire battre le cœur des plus aguerries d'entre nous, c'est dire la magie et le talent des acteurs la charmante Anne Hathaway et le charismatique James McAvoy.

Mais le point de vue du pourtant débutant Jullian Jarrold, dont le seul long-métrage est le sympathique Kinky Boots, y est aussi pour beaucoup. Modeste et pourtant présente, maîtrisée et parfois surprenante, la mise en scène est un des points forts de Jane, qui semble alors tout droit issu de toute une lignée de fresques historiques et romantiques des années 90. Un genre que l'on croyait disparu, laissant les aficionados pleurnicher devant une énième séance DVD des Quatre filles du docteur March, de Raison et sentiments ou de l'excellent téléfilm Orgueil et préjugés avec Colin Firth. Beaucoup sont bien sûr tirés de Jane Austen, et lui consacrer une biopic digne de nom est un juste retour des choses.

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