Critique : Proibido proibir

Nicolas Thys | 9 octobre 2007
Nicolas Thys | 9 octobre 2007

Un trio classique : deux hommes et une femme, cette dernière s'immisçant entre deux amis de longue date. Cette fois si les possibilités amoureuses sont nombreuses, celles de vivre une histoire stable et forte le sont moins. Jorge Duran choisit de s'éloigner rapidement de la voie classique du mélo sentimental vue et revue pour se focaliser sur l'état du Brésil contemporain et sa réalité politique et sociale à travers l'histoire de ces trois étudiants, issus chacun de milieux assez disparates, mais ayant réussi à intégrer une université, gage de réussite prochaine.

 

Leurs affaires de cœur, priorités absolues de leur vie dissolue, passent rapidement au second plan lorsqu'ils apprennent que près de chez eux la loi de la jungle et l'injustice triomphante règne dans des favelas. A travers leur présent, l'actualité d'une jeunesse promise à diriger bientôt le pays, le réalisateur tente simplement de nous inviter à apercevoir le futur d'un Brésil en perdition, au sein duquel l'anarchie règne et où la misère grandit appuyée par les actions despotes des forces de l'ordre.

 

La mise en scène est directe, alternant entre plans d'ensemble sur des paysages défigurés, et insistants sur la scission entre les différentes classes sociales d'une même nation, et des plans rapprochés sur des protagonistes qui, alarmés par l'état d'un pays dans lequel ils vont devoir vivre et survivre, se mêlent de choses auxquelles leur nouvelle condition les rend étrangers, à leurs risques et périls. Le but recherché par le cinéaste est parfaitement atteint. Seuls reproches : la naïveté stéréotypée de certaines séquences très « djeunz » et un pathos légèrement trop appuyé.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire