Critique : L'Histoire de Richard O.
Mois d'août en plein Paris, un homme et son fidèle compagnon partagent leurs expériences estivales avec les femmes. Le but pour Richard est d'atteindre l'épanouissement qu'il ne trouve pas dans une relation monogame. Celui-ci, par peur de l'engagement, s'enferme dans sa quête avec démesure et poésie. Son ami lui organise des rencontres avec des femmes trouvées au hasard de la capitale, qui étouffent alors vite le pauvre Richard de leurs désirs et de leurs fantasmes.
Si au départ le personnage de Mathieu Amalric surprend par
sa théâtralité et son extrémisme, il apparaît très vite que cet homme meurtri
par sa peur d'en être un, ne manque pas de charme. Ses facéties et ses
faiblesses séduisent et se crée alors avec le personnage une véritable empathie.
Sans histoire, passé ou travail, il est le fantasme des femmes. Une sorte de
chevalier du sexe, intellectuel et brutal, qui ne pouvait absolument pas
survivre à ses délires.
Le sexe, d'ailleurs, n'est pas toujours simulé. Rien de nouveau sous
le soleil pour ceux qui ont vu ne serait-ce que les récents 9 Songs de Michael Winterbottom et Shortbus de John Cameron Mitchell,
mais comme c'est un des chouchous du cinéma intello français qui s'y colle,
certains trouveront cela plus choquant pendant que d'autres rouvriront le
traditionnel débat. Il n'en reste pas moins que l'expérience qu'il nous fait
partager en vivant son personnage avec autant d'intensité n'a pas de prix.
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