Critique : Le Goût de la vie

Renaud Moran | 11 septembre 2007
Renaud Moran | 11 septembre 2007

Remake américain d'un film allemand sortis sur les écrans français en 2004 (Chère Martha), Le Goût de la vie commence comme un mélodrame pour finir en comédie romantique, déroulant son scénario de manière tout à fait prévisible et presque mécanique. Qu'est-ce qui en fait alors la singularité et éveille l'intérêt du spectateur ?

A vrai dire pas grand-chose, si ce n'est que Scott Hicks, qui avait fait sensation en 1996 avec son Shine, mais qui ne fait habituellement pas dans la dentelle, a pour une fois abandonné son style et son ton hypertrophiés, ostentatoires et réalise à ce jour son film le plus modeste.

Une modestie très série télé, assez belle dans ses meilleurs moments. Il choisit de se concentrer sur ses personnages et les cadre au plus près de leurs émotions, essentiellement dans des lieus confinés (l'appartement de son héroïne, le cabinet de son psy, la cuisine et la chambre froide du restaurant), avec très peu d'extérieurs, ce qui donne très peu d'identité et de personnalité à New York : le film pourrait d'ailleurs se dérouler n'importe où ailleurs sans la moindre différence. C'est en quelque sorte la transcription visuelle de la personnalité « enfermée » et névrosée de Kate (Catherine Zeta-Jones, qui retrouve la fragilité d'hôtesse de l'air dans Le Terminal).  

Dommage alors que le réalisateur ne parvienne jamais à transcender son scénario convenu et à creuser en profondeur des personnages qui restent malgré tout assez fades et trop lisses. Et pour ce qui est de l'art culinaire et de son univers, réduit ici à sa plus simple expression, en toile de fond, il vaut mieux aller voir du côté de Ratatouille.

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