Critique : Fra diavolo
Librement inspiré de l'opéra comique de Daniel François Esprit Auber et de l'histoire vraie d'un brigand italien de la fin du 18eme siècle, Fra Diavolo est un film pourtant en parfaite adéquation avec les usages du système hollywoodien de l'époque. Tourné en 1933, alors que le son n'avait fait son apparition que quelques années auparavant acclamé par le public mais décimant les stars du burlesques sur son passage, cette production Hal Roach entendait bien combler les désirs des spectateurs : deux des derniers grands représentants du genre et de nombreuses chansons servies par une star de Broadway au joli minois, Dennis King.
On retrouve avec plaisir Laurel et Hardy fidèles à eux-mêmes : deux débrouillards un peu gauche et aux mimiques délirantes qui se mettent toujours dans des situations inextricables d'où ils ne se sortent que miraculeusement. Mais si le film leur réserve quelques grands moments comme cette séquence où « Stanlio » est censé pendre « Ollio », l'ensemble est un peu gâché par les tours de chant et l'intrigue principale qui n'est que prétexte à faire du cinéma le nouveau territoire du music-hall. Nos deux compères sont régulièrement relégués au second plan et finalement on en sort assez déçu.
La parole précédant dorénavant le mime, leurs gags sont souvent moins inventifs, moins corporels malgré un physique toujours aussi cartoonesque et surtout la qualité du film, qui tente de concilier deux univers antinomiques, s'en ressent, laissant la romance engloutir le reste.
Lecteurs
(0.0)