Critique : Le Soleil se lève aussi

Renaud Moran | 7 septembre 2007
Renaud Moran | 7 septembre 2007

Avec ce troisième film, sept ans après l'enragé Les Démons à ma porte, Jiang Wen prouve de nouveau qu'il est possible de faire un film libre et débridé dans un pays sous régime totalitaire. Méga star en Chine, surtout comme acteur, son cinéma débridé, invisible en salle là-bas -mais les Chinois se rattrapent avec les DVD pirates- est à l'opposé de l'académisme pompier du Zhang Yimou de La Cité Interdite et de la nanardise luxueuse du Chen Kaige de The Promise.

Contre l'asphyxie ambiante (du cinéma chinois et de la société moderne façonnée par Pékin), Jiang Wen donne de l'oxygène. Un cinéma de la vie contre celui de la mort. Sorte de Magnolia ou Crash chinois, mais avec une échelle de temps moins linéaire et moins de personnages, le film déroule seulement quatre segments distincts pour dessiner la carte du monde selon Jiang Wen et relier les personnages les uns aux autres.

On y retrouve l'énergie et le bouillonnement des Démons... et ses personnages qui courent follement dans tous les sens, mais doublés ici d'une tentative très miyazakienne de réenchanter le monde et de lui redonner du sens. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le réalisateur a choisi le compositeur attitré du maître nippon, Joe Hisaishi, pour accompagner les envolées lyriques et poétiques de son film.

Superbement photographié par deux des plus grands chef opérateurs chinois dans des tons chauds qui mettent en avant la beauté et la luxuriance de la nature, The Sun Also Rise brille par son anticonformisme salvateur et brûle de son terrible désir de liberté d'invention, de ton et de récit, contre une censure qui sclérose l'art.

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