Critique : Les Rois de la glisse

Ilan Ferry | 26 août 2007
Ilan Ferry | 26 août 2007

Tandis que les pingouins d'Happy Feet découvrent les joies des claquettes, Les Rois de la glisse s'adonnent à celles, beaucoup plus fun, du surf. De prime abord le nouveau film de la filiale animation de Columbia n'a pour principal intérêt que de mettre en exergue l'éternelle guerre des studios souvent propice aux résultats les plus médiocres (souvenez vous de The Wild, piteuse copie disneyenne de Madagascar). Toutefois, là où la compagnie de l'oncle Walt fait preuve d'un opportunisme éhonté, l'outsider Les Rois de la glisse se démarque par un traitement singulier alliant une forme purement cinématographique (et peu conventionnelle pour un long-métrage d'animation) à un fond prompt à toucher un très large public, enfants comme adultes.

 

Toutefois de là à dire que le film du duo Chris Buck/Ash Brannon atteint la perfection du récent Ratatouille, il y a un fossé tant les aventures de ces alcidés adeptes de la planche se veulent avant tout un divertissement familial, déclinaison 3D et animalière des films de sports, dont Ron Shelton (Les Blancs ne savent pas sauter, Tin Cup...) fut le chantre durant des années. En prenant la forme d'un faux reportage sur un jeune pingouin rêvant de devenir champion de surf, Les Rois de la glisse détonne illico et amène à une empathie immédiate pour ses protagonistes. Du jeune Cody au stoïque Geek en passant par le toujours très cool Chicken Joe, chaque personnage fait preuve d'une authenticité étonnante, aidé par un judicieux casting vocal convoquant vieux briscards (Jeff Bridges, James Woods) et jeunes loups (Shia LaBeouf, Jon Heder). D'où une impression, aussi bien constante que diffuse, d'humilité formelle et narrative où à l'intelligente utilisation des images de synthèse répond un message certes galvaudé mais d'une simplicité désarmante.

 

Punchy et drôle, empruntant autant au documentaire qu'au SpringBreak Movie (bande originale rock à l'appui) Les Rois de la glisse n'est ni plus ni moins qu'une alternative, réjouissante à défaut d'être révolutionnaire, aux productions mainstream glorifiant les valeurs profondément « humanistes » du sport comme accès au dépassement de l'être plutôt que fin en soi.

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