Critique : 3 amis

Il y a tant de raisons d’aller voir 3 amis : le plaisir de voir une comédie drôle et touchante, assister à la consécration d’un vrai talent de metteur en scène, se délecter d’un trio de comédiens vedettes brillant, apprécier des seconds rôles mémorables (ah la boulangère et ses bouffées de chaleur), voir la dernière partition savoureuse d’un monstre sacré (Noiret), et puis, si, si, se rappeler qu’on est peu de choses sans ses amis, les vrais, vous savez ceux qui sont là quand on en a vraiment besoin.

À la sortie de l’été, 3 amis est ainsi une œuvre humainement noble et terriblement attachante qui donne envie d’aimer le cinéma et la vie. Et comme souvent désormais dans notre paysage cinématographique, Kad Merad est de la partie. Avec Pascal Elbé (Pierre Richard a définitivement trouvé son remplaçant) et Mathilde Seigner, ce Kad là nous arrache des rires francs. Merveilleusement bien dirigés, le trio fait vivre cet esprit d’immense camaraderie – il faut voir dans quel pétrin Elbé se met pour redonner goût à la vie à Kad – qui touche autant au cœur qu’aux zygomatiques.

Qu’importe alors que les ficelles du scénario soient parfois grossières ou que la réalisation de Boujenah manque d’une touche de grâce, 3 amis ne joue pas dans cette catégorie de films qui cherchent à en imposer et à gagner l’estime des cinéphiles. Plus humblement, 3 amis tente de distraire, de faire sourire tout en rappelant une évidence parfois oubliée (amis pour la vie). Le challenge est plus que largement relevé.