Critique : Orgueil et préjugés

Nicolas Thys | 1 août 2007
Nicolas Thys | 1 août 2007

Il n'est pas rare de voir des adaptations de romans de gare devenir de grands films et, a contrario, certains grands classiques de la littérature terminer en un exercice filmique peu convaincant et assez navrant. La personnalité de l'écrivain peut-être, et la réputation de ces œuvres sûrement, doivent terroriser ceux qui passent derrière la caméra, trop anxieux de décevoir un public qui s'attend malheureusement souvent à voir s'animer les images qu'il avait en tête.

Cette version de 1940 du roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés,, dont la fin fût quelque peu remaniée par le scénariste, n'échappe pas à la règle et n'est finalement qu'un archétype du film d'acteurs visible à l'époque du cinéma classique hollywoodien. Les stars sont ici Greer Garson, Maureen O'Sullivan, Laurence Oliver et surtout les dialogues, souvent percutants et humoristiques avec des pointes sarcastiques qui montrent à quel point les scénaristes et dialoguistes de l'époque étaient brillants. Mais la mise en scène semble inexistante, la caméra étant trop occupée à multiplier les plans de taille sur les protagonistes et les champs contrechamps afin de valoriser discutions et visages de stars sans aucune audace formelle.

Le cinéaste ne parvient finalement jamais à se détacher des conventions des studios et à faire du roman initial un produit un tant soit peu original et véritablement cinématographique. À voir pour la performance des comédiens, tous excellents, les parents des filles Bennet en premier lieu, et pour le scénario d'Aldous Huxley, l'auteur du Meilleur des mondes.

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