Critique : Glastonbury

Julien Foussereau | 18 juillet 2007
Julien Foussereau | 18 juillet 2007

Bien qu'indépassable, Woodstock, le cultissime documentaire de Michael Wadleigh ne pouvait que faire des petits. Et, en se penchant brièvement sur la question, on se doute bien que le seul festival de musique rock à même de rivaliser avec la grand-messe hippie de 1969 sur grand écran se nomme Glastonbury, UK. Voilà 38 étés que Michael Eavis, fermier utopiste et propriétaire terrien, secoue sa paisible bourgade côtière en rameutant tout ce qui se fait de mieux (sur le papier) en musique rock et alternative.

 

Mais là où Woodstock était un mémorable one shot dans un trou perdu de l'état de New York, Glastonbury s'apparente davantage à l'implantation pluri décennale d'un mastodonte avec un livre d'or bien garni côté invités dans une ville historique -une abbaye immémoriale bâtie sur les mythiques terres d'Avalon, rien de moins. Cet ambitieux projet a atterri dans les mains de Julien Temple. Cela aurait pu devenir une patate chaude. Fort heureusement, il s'en sort avec les honneurs en évitant soigneusement le montage chronologique au profit d'une approche sensorielle des plus séduisantes.

 
En grand organisateur de ce fourbi d'images et de son, Temple jongle avec les extraits musicaux, les tranches de vie parfois rigolotes (vive la bouillasse quand il pleut !) parfois incongrues (le parcours du combattant pour la grosse commission), des images d'archives relatant l'évolution inévitablement mercantile du festival après les émeutes de l'édition 1992 et la description sous tous les angles de l'enfer logistique que représente la mise en place d'un tel événement chaque année. Ce qui ressort de Glastonbury est un flux incessant et énergique d'expériences qu'a connues ce sol sacré.

 
Evidemment, on regrettera que la plupart des morceaux soient si courts (on aurait volontiers repris du Björk ou du Nick Cave et un peu moins de Coldplay) dans un film de 2h20. Il n'empêche : à l'écoute du merveilleux final placé sous Hero de Bowie, on prend un plaisir fou à battre la mesure. Alors, l'appel du duvet, de la tente canadienne et des bottes en caoutchouc se fait plus puissant que jamais et l'on se dit qu'on irait bien prendre un bain de boue musical en Cornouailles l'été prochain.

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