Critique : La Grande horloge

Nicolas Thys | 3 juillet 2007
Nicolas Thys | 3 juillet 2007

Réunissant trois noms importants du cinéma hollywoodien des années 40 : Ray Milland en protagoniste malmené, Charles Laughton en patron surpuissant et horripilant et Maureen O'Sullivan qui troque ici son rôle de compagne de Tarzan pour celui de compagne du héros, La Grande Horloge est une réussite sans pourtant être particulièrement novateur et c'est certainement le film le plus intéressant du prolifique mais très inégal John Farrow.

Film noir d'une beauté plastique indéniable, il a pour particularité de n'être composé quasiment que de plans séquences qui privilégient la fluidité de l'action et la mise en place de l'histoire aux effets gratuits dont son remake, Sens unique avec Kevin Costner, nous gratifie. Mêlant l'humour et le suspense, le scénario très bien ficelé permet au cinéaste de jouer sur les différents espaces et les nuances des éclairages selon les différents états psychologiques par lequel le héros passe.

Certains passages sont techniquement prodigieux comme le plan initial promenant le spectateur de l'immensité de la ville à l'exiguïté d'un couloir ou la séquence climax du film qui se situe dans les rouages de l'horloge géante. L'horloge justement domine le temps, ce qui manque cruellement au protagoniste pour être innocenté d'un crime qu'il n'a pas commis, et la narration elle-même ; elle est l'antre du maître des lieux, le symbole de sa toute puissance et d'ailleurs une fois sa belle mécanique mise à mal ce sont tous les rouages de l'histoire qui commencent à se dérégler au profit du personnage incarné par Ray Milland.

Polar ingénieux il permet essentiellement aux différents techniciens, décorateur, monteur ou chef opérateur, d'étaler leur génie et leur capacité créatrice afin de servir au mieux la mise en scène pourtant moyenne du cinéaste.

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