Critique : Je déteste les enfants des autres
Alors que les fans de John McClane et de Jake La Motta savent déjà vers quel film se ruer en ce mercredi, d'autres se laisseront sans doute happer par le titre accrocheur du film d'Anne Fassio. Détester les enfants, un aveu synonyme d'inhumanité qui se teinte d'espoir lorsqu'il ne s'agit que…de ceux des autres.
Forte de cette démarche dérangeante, Anne Fassio dépeint une situation moderne en filmant les vacances de copines parties avec leur marmaille vers un coin de paradis loin de tout. Plongeant tête la première dans la satire sociale attendue des parents-adulescents en manque d'autorité, elle ne parvient pas à attiser notre désir de creuser ses personnages. Le choix d'un couple (Valérie Benguigui-Lionel Abelanski) face à Elodie Bouchez et Axelle Laffont venues en célibataire, ne permet pas une vraie confrontation des méthodes d'éducation. On ne peut donc pas s'appuyer sur ces bases pour adhérer au propos et c'est avec distance que l'on suit l'histoire. Les pitreries des gamins apportent quelques remous au scénario mais eux-mêmes ne semblent pas assez exploiter. En choisissant sept (!) acteurs en herbe, Anne Fassio ne fait qu'éparpiller l'attention du spectateur plus accaparé à chercher qui est le fils de qui qu'à se laisser emporter par l'ambiance mi-guillerette, mi-(se voulant)tendue. En sa faveur, restent les situations "tellement vraies" dans lesquelles le spectateur retrouvera son quotidien.
Entre le film de potes, la chronique familiale et la comédie réussie, Anne Fassio semble ne pas avoir choisi et, à trop vouloir picorer les styles, n'en a trouver aucun. Dommage, les comédiens relevaient le défi et Elodie Bouchez était convaincante dans le registre de la comédie. Heureusement, la sortie de Tel père, telle fille dans un mois lui permettra de confirmer l'essai.
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