Critique : London to Brighton
Pour son premier film, le cinéaste britannique de 30 ans Paul Andrew Williams reprend l'histoire, les personnages et les acteurs de son premier court-métrage, Royalty, réalisé cinq ans plus tôt. Or, il est de notoriété publique que le format court est bien vu pour ses velléités sociales, voire socialisantes. Prendre une photographique aussi réaliste possible de notre société décadente. Alors, imaginez dans le pays de Ken Loach, où la post-industrialisation a fait du social une donnée prédominante, obsessionnelle.
En effet, le parti pris de Paul Andrew Williams est de coller pendant une heure vingt au plus près de la violence quotidienne des laissés pour compte, ce qui peut aller du viscéral ou misérabilisme. S'il peut compter sur la performance de ces deux actrices principales, et une Lorraine Stanley aussi habitée qu'abîmée, il n'hésite pas non plus à construire son film de manière à ce que l'insoutenable (la tentative de viol sur la très jeune Joanne) devienne un élément de suspense. Dès lors, son propos passe du témoignage brut à la démonstration quelque peu douteuse, surtout qu'à part enfoncer la tête de ses martyrs dans la boue, il ne raconte et ne propose pas grand-chose. Cela aurait pu faire un bon court-métr... ah non trop tard.
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