Critique : Martin Scorsese : courts-métrages et documentaires
What's a Nice Girl Like You Doing in a Place
Like This ?
Un court-métrage typique
d’étudiant en cinéma, avec ce qu’il faut d’expérimentations visuelles, surtout
au niveau du montage. Si le rythme est prenant, l’histoire traîne un peu vers
une conclusion très prévisible.
It's Not Just You Murray !
Nettement plus ambitieux, ce
quasi moyen-métrage est un petit chef-d’œuvre de recherches narratives liées à
une grande virtuosité du montage. Le propos se fait plus politique, plus
percutant et le style trouve déjà une maîtrise étonnante. Voici peut-être
l’acte de naissance de Scorsese cinéaste.
The Big Shave
L’un des courts-métrages les plus
célèbres de l’histoire du cinéma, The Big shave est tout autant une métaphore
simple et inoubliable sur le sacrifice d’une génération au Viet-Nam qu’un choc
visuel unique. En 5 minutes, Scorsese filme de manière clinique un happening
gore particulièrement réaliste. Le mélange entre le détachement de la mise en
scène et de l’acteur principal et l’aspect presque insoutenable de ce qui est
montré est encore aujourd’hui un sommet de la filmographie du réalisateur, qui
n’atteindra que rarement ce degré d’intensité dans ses longs-métrages.
ItalianAmerican
Ce documentaire offrait un double
accomplissement pour le metteur en scène, lui permettant à la fois de rendre
hommage à ses parents, et à la communauté d’immigrants italiens vivant à
New-York. Il s’agit d’un long entretien (autour d’un dîner) entre Scorsese et
ses deux parents, ceux-ci s’affirmant rapidement comme des personnages hauts en
couleur. Verve, anecdotes, petites et grandes histoires, humour et sérieux,
tout est réuni pour faire de ce document un témoignage très intéressant pour
les fans du réalisateur et de la réalité historique des émigrants.
American Boy
Steven Prince fit l’acteur pour
Scorsese dans Taxi driver et New-York New-York, mais ce fut surtout une grande
personnalité du milieu marginal de la Big Apple. Manager du chanteur Neil Diamond,
junky et surtout témoin extraordinaire des années 70 dans ce qu’elles avaient
de plus underground, Prince est un conteur fantastique. D’anecdotes en
punchlines, c’est un véritable show qui est très sagement filmé par un Scorsese
intimidé mais fasciné. Pas la moindre seconde d’ennui et la superbe chanson
Time Fades Away de Neil Young en bonus, tout est hautement recommandable dans
ce portrait.
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