Critique : Martin Scorsese : courts-métrages et documentaires

Jean-Noël Nicolau | 5 juin 2007
Jean-Noël Nicolau | 5 juin 2007

What's a Nice Girl Like You Doing in a Place Like This ?
Un court-métrage typique d’étudiant en cinéma, avec ce qu’il faut d’expérimentations visuelles, surtout au niveau du montage. Si le rythme est prenant, l’histoire traîne un peu vers une conclusion très prévisible.

 

It's Not Just You Murray !
Nettement plus ambitieux, ce quasi moyen-métrage est un petit chef-d’œuvre de recherches narratives liées à une grande virtuosité du montage. Le propos se fait plus politique, plus percutant et le style trouve déjà une maîtrise étonnante. Voici peut-être l’acte de naissance de Scorsese cinéaste.

 

The Big Shave
L’un des courts-métrages les plus célèbres de l’histoire du cinéma, The Big shave est tout autant une métaphore simple et inoubliable sur le sacrifice d’une génération au Viet-Nam qu’un choc visuel unique. En 5 minutes, Scorsese filme de manière clinique un happening gore particulièrement réaliste. Le mélange entre le détachement de la mise en scène et de l’acteur principal et l’aspect presque insoutenable de ce qui est montré est encore aujourd’hui un sommet de la filmographie du réalisateur, qui n’atteindra que rarement ce degré d’intensité dans ses longs-métrages.

 

ItalianAmerican
Ce documentaire offrait un double accomplissement pour le metteur en scène, lui permettant à la fois de rendre hommage à ses parents, et à la communauté d’immigrants italiens vivant à New-York. Il s’agit d’un long entretien (autour d’un dîner) entre Scorsese et ses deux parents, ceux-ci s’affirmant rapidement comme des personnages hauts en couleur. Verve, anecdotes, petites et grandes histoires, humour et sérieux, tout est réuni pour faire de ce document un témoignage très intéressant pour les fans du réalisateur et de la réalité historique des émigrants.

 

American Boy
Steven Prince fit l’acteur pour Scorsese dans Taxi driver et New-York New-York, mais ce fut surtout une grande personnalité du milieu marginal de la Big Apple. Manager du chanteur Neil Diamond, junky et surtout témoin extraordinaire des années 70 dans ce qu’elles avaient de plus underground, Prince est un conteur fantastique. D’anecdotes en punchlines, c’est un véritable show qui est très sagement filmé par un Scorsese intimidé mais fasciné. Pas la moindre seconde d’ennui et la superbe chanson Time Fades Away de Neil Young en bonus, tout est hautement recommandable dans ce portrait.

Résumé

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