Critique : Pusher III - L'ange de la mort

Jean-Noël Nicolau | 22 mai 2007
Jean-Noël Nicolau | 22 mai 2007

Pusher III suit 24 heures de l’existence du caïd Milo, aperçu dans les deux premiers opus de la trilogie. Parrain vieillissant, Milo se prépare à célébrer l’anniversaire de sa fille, tout en luttant contre son addiction à l’héroïne et en tentant de maintenir sa main mise sur la drogue à Copenhague. Version minimaliste et crasseuse du Parrain, Pusher III est le plus suffocant des trois récits. Particulièrement désespéré et méticuleux, ce portrait ressasse la décrépitude de son personnage principal sans jamais offrir la moindre bouffée d’air.

 

Mais le film paraît tout entier tendu vers son final, sommet terrifiant de la série, une déferlante gore qui ose montrer ce que le genre nous dissimule habituellement. Ce n’est pas tout d’éliminer les gêneurs, il faut ensuite « nettoyer ». Réaliste et quasi insoutenable, filmée presque entièrement en temps réel, la scène est incroyable et renvoie les atrocités des Saw & co au jardin d’enfants. Paroxysme de la barbarie plus ou moins retenue sur l’ensemble des trois œuvres, cette conclusion souligne l’exigence et l’originalité de Nicolas Winding Refn.

 

Si Pusher III semble un peu moins abouti que son prédécesseur, c’est peut-être à cause de sa noirceur si intense qu’elle finit par rendre le film presque aussi déplaisant que les caractères qui y sont présentés. Il n’empêche, la réussite est à nouveau digne de tous les éloges (funèbres).

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