Critique : Pusher
OVNI cinématographique, la trilogie Pusher n’a pourtant pas bénéficié d’une sortie en salles digne de sa réussite. C’est sans doute le coffret DVD qui permettra à ces œuvres étonnantes de conforter leur statut culte déjà bien installé. Le premier Pusher, tourné en 1996 avec des moyens dérisoires et des acteurs quasi inconnus, demeure relativement classique dans son histoire et son déroulement. Sur l’espace d’une semaine, nous suivons le quotidien d’un petit dealer de Copenhague, son business, ses potes, ses « amours » et surtout la spirale qui va le conduire au chaos.
Avec un grand souci de réalisme, qui n’exclut pas un rythme très prenant et quelques pointes de spectaculaire (comme une poursuite portée par un rock tonitruant), le réalisateur Nicolas Winding Refn décrit ses personnages et un contexte sordides. D’une noirceur étouffante et d’une violence sourde, Pusher vaut surtout par l’efficacité de sa narration et la performance de ses acteurs. Le film impose son style et son ambiance, il manque juste un surcroît de profondeur que les deux suites vont largement apporter.
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