Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde - critique au bout de sa vie

Stéphane Argentin | 7 octobre 2018 - MAJ : 27/09/2023 11:22
Stéphane Argentin | 7 octobre 2018 - MAJ : 27/09/2023 11:22

Après deux opus très sympathiques, Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde est une giga production où pourtant, on ne fait que reprendre les mêmes ingrédients et rallonger la sauce. Lesquels ? Gore Verbinski qui s’essaye à quelques effets de mise en scène (des ralentis de plus ou moins bon goût « à la Matrix »), Johnny Depp qui cabotine encore comme pas deux (il faut dire que le bougre est fichtrement doué dans cet exercice), mais aussi et surtout une fois de plus l’ensemble des intervenants artistiques (costumes, décors, maquillages…) et autres responsables des effets spéciaux de direct ou bien en 3D qui, c'est évident, n’ont pas dû chômer. 

BIS... AH NON, TER REPETITA

Moins sûr en revanche que le spectateur, lui, apprécie se voir resservir la même soupe, accompagnée en plus d'une conséquente rallonge temporelle : près de 2h50 (contre 2h20 et 2h25 pour les deux premiers volets). Une prolongation too much que l’on doit aux deux co-scénaristes, Ted Elliott et Terry Rossio, bien décidés à ressortir de leur chapeau tous les personnages à grand renfort d’alliances, contre alliances et autres trahisons en tous genres.

Qu’importe que ceux-ci soient vivants, morts ou bien entre les deux mondes (d’où le titre de ce troisième volet, CQFD), les deux auteurs s’amusent à les faire passer de vie à trépas et vice-versa comme bon leur semble dans un grand fourre-tout général où les meilleures idées ne sont hélas pas toujours les mieux exploitées (le personnage interprété par Chow Yun-Fat n’apparaît guère plus de 30 minutes).

 

Photo Johnny Depp, Keira Knightley, Geoffrey RushQui a les boules ?

 

DEUX HEURES DE QUEUE, DEUX MINUTES DE PLAISIR

Au fil d’un ennui léger mais de plus en plus prégnant à mesure que les minutes s’égrainent, on espère donc, avec une certaine fébrilité, le feu d’artifice final tant attendu. Et ce gigantesque maelstrom de boulets de canon, de coups d’épée et autres numéros de haute voltige, ne déçoit aucunement durant 20 bonnes minutes non-stop. Ainsi présentée, cette déferlante semblait donc la parfaite conclusion à la trilogie flibustière de Jack Sparrow et sa bande de joyeux drilles (du moins jusqu'aux suites), mais on en ressort du film avec la certitude que l'attente a quand même été très longue.

 

photo

Résumé

Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde fait bien de ne pas se précipiter, mais son récit et sa construction ne justifient pas une telle inflation temporelle. À l'arrivée, le rythme est à la traîne, et ce gigantesque film est trop pataud.

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commentaires
Flo
07/06/2023 à 20:50

Le troisième film entre dans la catégorie des films « malades », étalant leur budget jusqu’à l’overdose – 2 h 40 !
Sans être du Péplum/film historique ou autre adaptation littéraire, presque à l’instar d’un « Spider-Man 3 » la même époque : une multitude de directions à cause d’un scénario écrit au jour le jour, une ambiance sombre mais artificielle… À part l’attachement aux personnages, ce sont une belle poignée de séquences, très composées, qui impressionnent.
On dirait alors une série d’épisodes, aux liens alambiqués, qui fonctionnent très bien individuellement. Mais au sein d’un Tout, là c’est chaud : on va en Chine, et on aurait pu faire tout le film là bas… mais non c’était juste pour une carte, qui mène (brièvement !) au milieu des glaces, puis dans l’Au Delà et les Limbes (Verbinski s’en souviendra pour son « Rango »), puis en sortir (génialement), puis se reséparer, transformer un personnage en déesse, réunir des seigneurs pirates (pour rien), jusqu’à un combat marin ultime aux bords d’un tourbillon…!!
Sans compter une ambiance westernienne à la Leone… Wouf !!!!
Heureusement que l’antagoniste principal est merveilleux de sobriété – Tom Hollander, tout en préciosité glaçante – ce qui permet d’amener un peu d’équilibre. Une métaphore du combat des conservateurs contre les originaux qui ne veulent se soumettre à personne, évidemment.
De la générosité, et de la destinée tragique. Verbinski aura beau mis le paquet pour essorer la franchise en 3 films (il y a assez de scénario là dedans pour en faire le triple !)… ça n’aura hélas pas suffit pour empêcher des suites, même en étant très espacées dans le Temps.

Lucas JJ82
12/03/2023 à 11:03

Le meilleur de la saga

Madolic
11/10/2019 à 11:51

Mon préféré perso, avec un enrichissement de l'univers et un casting parfait (exception faite d'Orlando Bloom)

Bob
09/10/2019 à 17:46

Il n'empêche que cette trilogie a eu le mérite d'exister en l'état (sombre, poisseuse et pleine de sous-entendus) sans aseptisation par Disney. Chose impensable à présent.

TofVW
08/10/2019 à 18:27

@Sigi: je ne suis pas sûr que la trilogie était prévue à l'origine. C'était l'époque où "on fait un film, il marche, alors on lance une suite pour tirer sur la corde". Mais peut-être me trompé-je.

Ce qui me gêne, c'est que: au départ on avait un vrai film de pirates, avec une pincée de fantastique. Dès le 2ème, c'est devenu une saga fantastique, mais avec des pirates. Si vous voyez ce que je veux dire.

Miaw
08/10/2019 à 17:54

Clairement, la trilogie POTC est excellente, le premier offre une bonne entrée en matière, le deuxième est pour moi le meilleur et offre tout ce qu'on attend de ces films, et le troisième conclut bien l'histoire, malgré des longueurs et une calypso très bizarre, mais offre des moments mémorable (jack sparrow dans la mer de sable; le combat autour du maelstrom etc...). Par contre, les deux films suivant n'arrivent pas à la cheville de cette trilogie !

Guéguette
08/10/2019 à 09:40

Et bien moi je trouve le film boursouflé mais totalement fou. Il a quinze fois plus de matière que le 1er, et même si narrativement c'est étrange, j'en ai eu pour mon argent.

Sigi
07/10/2019 à 23:12

Je ne pense pas que l'on puisse inclure les deux derniers volets au reste de la saga. La trilogie de Verbinski était pensée comme telle, et la boucle est bouclée quand s'achève Jusqu'au bout du monde. Les trois premiers POTC sont loin d'être de parfaits objets de cinéma, mais force est de constater qu'ils marquent déjà la fin d'une ère du blockbuster sombre et nihiliste, violent et exigeant, ère belle et bien révolue à peine une décennie plus tard.

TofVW
07/10/2019 à 21:28

La maxime disant que "plus on avance, pire c'est" n'a jamais été aussi vraie que dans la saga "Pirates des Caraïbes".
Avant la sortie du 5 que j'avais l'occasion de voir gratuitement avec ma copine, on a décidé de se retaper le reste de la saga: à la fin du 4, on pensait avoir touché le fond, mais le 5 au cinéma nous a vraiment surpris. Car il était encore pire. Incroyable.

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