Critique : Le Temps s'est arrêté

Nicolas Thys | 21 mai 2007
Nicolas Thys | 21 mai 2007

Le temps s'est arrêté est l'un des rares films positifs qu'on pourrait définir comme néoréaliste quoiqu'il se rapproche également du style Flaherty de Nanouk ou de L'Homme d'Aran. Tourné au milieu des années 1950 avec des acteurs interprétant leur propre rôle, le film montre deux individus coupés du monde, deux gardiens d'un barrage en construction pendant l'hiver qui vont apprendre à se connaître et à communiquer malgré leurs différences.

 

Proche du documentaire de part la nature du sujet, l'ancrage dans une époque aujourd'hui révolue d'un métier qui ne se pratique plus ainsi, le jeu des acteurs et les décors naturels, Ermanno Olmi va, de cette rencontre improbable, tirer un film magnifique sur l'amitié et le respect. La fiction intervient dans l'utilisation du cinémascope à cette époque utilisée essentiellement pour les films à grand spectacle et dans l'histoire que le cinéaste recrée à l'aide de ces éléments prédéterminés précédemment évoqués. Comme pour Flaherty, la vérité nait de la rencontre des ces deux genres.

 

Mais ici le temps n'a plus vraiment cours et chacun est libre malgré certaines contraintes naturelles : libre de se lever à toute heure et de s'amuser tout en travaillant, libre d'arrêter le temps et de confronter souvenirs du plus vieux face à l'avenir du plus jeune encore étudiant dans un présent qui semble s'être suspendu, figé dans les neiges alentours pour mieux montrer la naissance d'une relation tendre et amicale voire filiale entre les deux personnages.

 

Olmi signe là l'un de ses plus beaux films, un petit chef d'œuvre méconnu, à l'ombre des drames et des comédies italiennes de la même époque mais qui pourtant joue d'égal à égal avec les De Sica, Monicelli, Rossellini, Fellini et consorts.

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