Critique : The Master

Ilan Ferry | 20 mai 2007
Ilan Ferry | 20 mai 2007

Petit maître deviendra grand... Pour leur première collaboration, Tsui Hark et Jet Li négocient sournoisement leurs droits de passage aux Etats-Unis en situant l'action de ce Master mineur sur les terres de l'Oncle Sam. L'occasion pour Jet Li (pas encore rompu aux subtilités du blockbuster décérébré avec DMX) de donner des coups de tatannes à une flopée de figurants peu enclins à échapper aux clichés du beauf américain. Ne reculant devant aucune barrière (et surtout pas celle de la langue) notre petit dragon est bien décidé à venger son maître du bad guy de service, mix improbable entre Woody Harelson et Duran Duran. Passé son très mince pitch scénaristique, The master compile les moments d'anthologie en alliant séances de cassages de bras digne d'un Steven Seagal en petite forme et scènes de pure comédie empruntées au screwball où notre héros apprend le kung fu à un gang de latinos en prise avec de méchants rastas, soit une certaine idée du melting pot selon Tsui Hark !

 

   

Ainsi, dix ans après sa fameuse trilogie du chaos (Butterfly Murders, L'enfer des armes et Histoires de cannibales), Tsui Hark revient à ses premières armes en signant un long-métrage plus proche de l'esprit potache des Mad Mission que du conte initiatique. Pas désagréable en soi, The Master pâtit cependant d'une iconographie beaucoup trop marquée 80's, grossièrement traduite par une musique insupportable et des idées de mise en scène peu recherchées.  En définitive on ne retiendra que les rares scènes de combat (dont un final impressionnant sur le toit d'un building) et une certaine candeur. Pour la pleine maturité du duo Hark/Li, il faudra attendre 1991 et la saga des Il était une fois en Chine.

 

 

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire