Critique : Souffle

Sandy Gillet | 20 mai 2007
Sandy Gillet | 20 mai 2007

Si Kim Ki-duk n'est plus un cinéaste à présenter, il est fort à parier que ce n'est pas Souffle, sa dernière réalisation à date, qui va contribuer à le faire connaître du plus grand nombre. Et pourtant il est indéniable que son film mérite d'être vu et discuté tout simplement parce que tant sur le style adopté que sur la thématique choisie le réalisateur sud coréen arrive à intriguer voire à fasciner.

Une femme trompée par son mari décide de rendre visite à un condamné à mort qui ne cesse de tenter de se suicider retardant d'autant son exécution. La relation qui va s'installer entre eux est certes le cœur du film mais aussi l'essence même du cinéma de Kim Ki-duk où les rencontres ne sont jamais le fruit du pur hasard mais bien d'une volonté assumée. Qu'on le veuille ou non, on est hypnotisé par ce qui se déroule devant la caméra même si l'on est aussi très conscient qu'il s'agit là d'une pure expérience mentale doublée d'un travail de mise en scène « auteurisante » avec tout ce que ce néologisme implique comme sous-entendu péjoratif.

De fait si on a du mal à s'impliquer plus que cela pour une histoire et des personnages « borderline », Kim Ki-duk arrive tout de même à maintenir notre attention sur le déroulement du récit grâce à sa mise en scène aérienne et un jeu d'acteurs assez bluffant (le condamné à mort joué par Chen Chang ne prononce, par exemple, pas une phrase du film). Ce n'est pas le moins des paradoxes pour un film dont on n'est pas certain qu'il s'agisse d'un grand Kim Ki-duk mais dont il est évident qu'il ne laissera pas le spectateur indifférent une fois la décision prise d'aller le voir.

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