Critique : Shinobi

Vincent Julé | 14 mai 2007
Vincent Julé | 14 mai 2007

Moi aussi, j'y ai cru. Un film titré Shinobi ne pouvait qu'être l'adaptation sur grand écran du ninja pixellisé de Sega, héros de notre enfance vidéo ludique. Mais il faut remonter non pas en 1987 et la Master System pour trouver l'origine du long-métrage de Ten Shimoyama, mais en 1958 et l'œuvre de Futaro Yamada, voire au 4ème siècle où l'on trouve les premières traces des shinobi, ces disciples de l'obscurité rompus à l'art du ninjutsu. En fait, avec sa série de romans Ninpô-chô, l'écrivain japonais a forgé la mythologie moderne et populaire du ninja.

 

Librement adapté des parchemins du clan Koga, Shinobi promet sur le papier une succession de combats sur fond d'histoire d'amour à la Roméo et Juliette. A moins que ce soit l'inverse. En effet, ceux qui s'attendaient à mater un Street Fighter à la sauce wu xia pian, passent leur chemin et continuent de fantasmer à la version live de Samurai Shodown. Comme le révèle le sous-titre original, Heart Under Blade, le réalisateur japonais Ten Shimoyama s'intéresse plus à la danse amoureuse, puis mortuaire de deux êtres à qui il est défendu de s'aimer, voire même de se regarder. Il réussit tout de même le temps d'un ou deux combats à transcender l'habituel cinéma d'action. En utilisant intelligemment le numérique, comme déjà sur St John's Wort, il donne à plusieurs scènes une texture poétique, presque fantasmagorique. De ce point de vue, la mise en images de la révélation du pouvoir du héros touche à une certaine idée de grâce.


Mais ce parti pris, aussi osé et innovant soit-il, n'en reste pas moins frustrant, et le film une belle promesse à moitié tenue.

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