Critique : Planètes

L’idée de départ de Planètes a de quoi intriguer : le « space opera » par le petit bout de la lorgnette, du point de vue de l’équipe technique et plus exactement des « nettoyeurs de l’espace ». Dans un futur relativement réaliste, la série se consacre au quotidien de ces éboueurs en orbite autour de la Terre et de leurs petits soucis triviaux. Le problème étant de dépasser le concept pour créer une histoire suffisamment prenante, et Planètes échoue dès le début. La faute, tout d’abord, à une galerie de personnages d’une grande fadeur, menés par une héroïne insupportable de bons sentiments. Les scénarios, plus ou moins indépendants d’un épisode à l’autre, ne font que véhiculer des thèmes mille fois vus (l’amour, l’amitié, la mort, la famille, le travail…) avec une niaiserie à couper au couteau.

On est rapidement déçu par la répétitivité et le manque d’audace d’une série qui semble se reposer entièrement sur l’originalité de ses prémisses. Certes, les auteurs essaient de donner un peu d’ampleur politique, en véhiculant une critique évidente de l’interventionnisme américain, mais toujours avec une telle naïveté que l’on comprend au final que Planètes s’adresse quasi exclusivement aux enfants, qui seront peut-être séduits par cette science-fiction rassurante.