Critique : Another country - Histoire d'une trahison

Nicolas Thys | 6 mai 2007
Nicolas Thys | 6 mai 2007

Another Country, réalisé en 1984, se situe dans la même veine que certains films anglais de la même époque dont le plus célèbre est assurément Les Chariots de feu de Hugh Hudson. L'homosexualité et l'intolérance remplacent ici le sport et la religion mais le cadre et l'époque sont les mêmes : un lycée anglais dans les années 20-30. S'il n'a pas connu le même succès le film de Marek Kanievska n'en est pas moins bon.

Le film n'est autre qu'un long flash back : le personnage joué par Rupert Everett, alors âgé raconte à une journaliste ce qui l'a poussé à devenir un espion russe et à trahir son pays dans sa jeunesse. Tout est une histoire de contexte, tout se joue dans une Angleterre hypocrite plus que puritaine où tout se sait mais où rien n'est accepté. Le climat sec et la mise en scène rude et stricte épousent parfaitement l'état d'esprit général du film parfaitement mis en valeur par des lumières et un décor magnifiques. Les dialogues teintés d'ironie et de cynisme et parfaitement écrits s'entrechoquent dans des joutes verbales du plus bel effet qui nous replongent dans une atmosphère unique avant que le film ne vire progressivement au drame.

Mais tout semble naturel, rien n'est poussif ou criard et il est alors impossible de ne pas se prendre au jeu, de ne pas se sentir happé par ce pamphlet contre la bêtise humaine dans lequel les adultes se font absents, les enfants figurants et où les protagonistes se cherchent, perdus entre un désir de s'émanciper et un attachement à des valeurs ancestrales. Les deux acteurs principaux, Ruppert Everett et Colin Firth très jeunes, surjoueraient dans n'importe quel autre contexte mais incarnent ici leur rôle à merveille.

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